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Comprendre et agir sur les instincts primitifs de son chien.

Votre chien possède un instinct étonnamment comparable à celle de son ancêtre et désormais lointain cousin : le loup. Pour satisfaire nos caprices, nous avons manipulé et façonné le matériel génétique du chien pour produire des centaines de races très différentes, dont la taille varie du petit Chihuahua à l’énorme Saint-bernard.

Mais lorsque le loup a été accueilli pour la première fois pour profiter de la chaleur et de la sécurité des feux dans les grottes de nos ancêtres, il y a environ 10 000 à 15 000 ans, les actions et les instincts du chien sauvage ressemblaient beaucoup à ceux déterminés par la sélection naturelle pour assurer la survie du loup.

Le patrimoine génétique du chien, qui en a fait le “meilleur ami de l’homme”, est à la fois un avantage et une malédiction. Les mêmes instincts qui nous donnent envie de nous arracher les cheveux sont à l’origine des comportements que nous apprécions chez nos amis canins. Par exemple, le chien s’adapte particulièrement bien à la vie de famille et à l’éducation en raison de son besoin d’appartenir à un groupe social, ou meute.

Lorsqu’un chien est laissé seul, cette même impulsion sociale provoque chez certains chiens des comportements d’anxiété extrêmement néfastes, tels que des aboiements et des gémissements constants, comportements inappropriés, des destructions et des tentatives de fuite autodestructrices.

Nos chiens sont des membres de la famille aimants et bien adaptés lorsque leurs habitudes et leurs instincts sont reconnus et contrôlés de manière appropriée. Chaque année, des millions de chiens sont abandonnés dans les refuges, ce qui témoigne de la fréquence de nos manquements à cet égard.

Comment nous pouvons protéger nos chiens de cette situation?

L’instinct du chien.

Les éleveurs et éducateurs canins reçoivent fréquemment des plaintes de la part de propriétaires concernant des chiens qui mordent, attaquent d’autres chiens, sautent, aboient, poursuivent des chats, des voitures ou des coureurs, deviennent craintifs ou n’ont pas de rappel. Toutes ces actions trouvent leur origine dans le comportement instinctif typique des chiens, basé sur la survie.

Heureusement, il est possible de changer ces attitudes, soit en trouvant des moyens de renforcer l’action désirée plus que l’action non désirée, soit en contrôlant le chien pour l’empêcher de s’engager dans un comportement inapproprié.

En pénalisant le chien pour sa mauvaise conduite, les techniques de dressage traditionnelles s’appuient parfois sur la logique humaine pour apprendre aux chiens comment se comporter. Cependant, dans le cerveau de nos chiens, la conduite n’est ni bonne ni mauvaise ; ils agissent simplement en fonction de leurs instincts et des répercussions de leurs choix. Si nous nous attachons à récompenser les comportements que l’on juge corrects et à décourager ou, dans la mesure du possible, à ignorer les comportements incorrects, ils apprendront plus rapidement, avec succès et dans la joie.

L’éducation canine précoce est importante.

La meilleure stratégie est la gestion et l’entraînement précoce car il est plus simple de développer une bonne habitude que de modifier une mauvaise. C’est pourquoi un nombre croissant d’éducateurs canins proposent désormais des cours de dressage aux chiots dès l’âge de 10 semaines.

A cause de l’usage répandu des colliers étrangleurs, qui peuvent endommager le cartilage sensible du cou des chiots, les éducateurs conseillaient auparavant d’attendre que le chien ait six mois pour commencer le dressage. Il n’est plus nécessaire d’attendre, maintenant que l’éducation positive s’est imposée, à l’aide d’un collier ordinaire, d’incitations et d’éloges au lieu de punitions brutales. Les propriétaires peuvent donc inculquer des habitudes positives tout au long de la phase cruciale de socialisation du chiot.

L’apprentissage et la socialisation.

Dans la nature, les chiots doivent apprendre rapidement pendant la phase de socialisation comment se comporter pour survivre. Les chiots domestiques passent par la même phase cruciale d’apprentissage des actions qui sont récompensées par leur groupe humain, de celles qui sont risquées et de celles qui sont acceptables.

Bien que certains vétérinaires conseillent encore d’isoler le chien à la maison jusqu’à ce qu’il soit complètement immunisé à l’âge de quatre à six mois, les professionnels considèrent aujourd’hui que le risque pour la vie de nos chiens est bien plus grand si on ne leur apprend pas à être bien socialisés et à bien se comporter pendant cette période d’apprentissage. Le risque est alors de voir le chien devenu ingérable pour son ou ses maîtres atterrir dans un refuge et d’y être malheureusement euthanasié.

Tant que les chiots ont reçu au moins deux vaccins et que le propriétaire respecte le calendrier approprié de vaccination des chiots, de nombreux vétérinaires conseillent désormais activement de suivre des cours de dressage et d’autres activités de socialisation réglementées.

Un chien au comportement timide.

Le manque de socialisation, la génétique ou un mélange des deux peuvent contribuer à la timidité dans le caractère d’un chien. Pour reprendre notre comparaison avec les ancêtres des chiens, un jeune loup qui adopte une mentalité de tête brulée et le chiot sauvage qui est si terrifié par son ombre qu’il refuse de quitter la tanière pour trouver de la nourriture ne vivent pas très longtemps.

Tout chien, domestique ou sauvage, peut survivre en faisant preuve de prudence. Cependant, les chiens domestiques génétiquement timides peuvent vivre et se reproduire, car ils n’ont pas à faire face aux mêmes menaces de mort que les chiens sauvages, surtout avec l’aide d’éleveurs et de maîtres négligents.

Les chiots les plus courageux ont besoin d’être socialisés correctement, c’est pourquoi la socialisation du chiot timide est encore plus importante. S’il est laissé seul, son comportement timide s’aggravera et il deviendra un adulte craintif, névrosé et dangereux.

Le réflexe de fuite est si puissant chez ces petites boules de poils qu’il faut être très patient.

Donnez au chien l’initiative lorsqu’il s’approche de personnes ou d’objets inconnus, et renforcez chaque interaction avec une friandise délicieuse. Évitez de pousser le chiot. Une interaction forcée amplifiera la réaction de lutte ou de fuite et exacerbera sa timidité. Ne le dorlotez pas pour autant. Le couver renforce et favorise un comportement basé sur la peur. Aidez-le à comprendre et à accepter ce monde vaste et inquiétant en étant patient, mesuré et bienveillant.

Apprendre à son chien un rappel fiable.

Qu’ils soient domestiques ou sauvages, les chiots gravitent autour de leur groupe. Là encore, c’est une question de survie puisqu’un chien perdu risque la mort en pleine nature. En raison de leur dépendance à notre égard et de leur désir extrême d’être proches de nous, nos chiots de huit semaines courent généralement vers nous lorsque nous les appelons.

Pourtant, ils cessent de venir lorsque nous les appelons une fois qu’ils deviennent plus âgés, plus autonomes, et commencent à explorer le monde par eux-mêmes. On peut alors rapidement penser qu’ils nous ignorent volontairement parce qu’ils sont obstinés.

En réalité, lorsque le chien grandit et qu’il devient plus autonome, de nombreux maîtres ont tendance à réprimander leur animal s’il revient après de nombreux appels. Le chien n’avait pourtant pas appris comment réagir face à un appel de son maître puisqu’il agissait jusqu’ici d’instinct. Les chiens qui ont connu ce traitement souffrent d’un rappel bien difficile, car ils ont appris que ce qui les attends est une punition plutôt qu’une récompense dès qu’ils reviennent vers leur maître.

Apprendre à son chien à ne plus mordre.

Mordre est l’activité indésirable la moins acceptable socialement pour les humains. Cependant, les chiens domestiques et sauvages ont une tendance tout à fait normale à mordre. On sait que les loups se mettent en garde ou jouent à se mordre. Il est très rare qu’ils se mordent pour se faire du mal. Pour que la meute survive, tous ses membres doivent être robustes et en bonne santé. Il n’est pas logique que les membres de la meute se livrent à des combats violents qui pourraient les blesser gravement. En jouant les uns avec les autres, les chiots développent alors l’inhibition de la morsure.

Les morsures trop fortes d’un chiot poussent son partenaire de jeux qui les subit à crier fort et peut-être à arrêter de jouer pendant un certain temps. En conséquence, le mordeur découvre que le jeu devient ennuyeux lorsqu’il mord trop fort. Il développe alors la capacité de contrôler la force de sa morsure au cours des cinq premiers mois de sa vie.

Sans cette possibilité, il lui sera beaucoup plus difficile d’apprendre par la suite à utiliser sa mâchoire avec douceur.

À l’âge de six à huit semaines, et parfois plus tôt, nous séparons fréquemment le chiot de ses frères et sœurs, éliminant ainsi la possibilité pour le chiot de développer une inhibition de la morsure. Il est logique que nous nous retrouvions avec des chiots qui nous rongent les mains et qui, à l’occasion, nous pincent même sang avec leurs petites dents acérées.

Les chiots issus d’un élevage responsable ne sont pas placés dans un nouveau foyer avant l’âge de huit, voire dix semaines. Pourtant, des propriétaires de chiens mal informés demandent souvent à avoir leur chiot dès l’age de six semaines parce qu’ils sont convaincus que plus tôt vous acquérez un chiot, plus il s’attachera à vous. C’est une terrible erreur.

Les chiots doivent poursuivre leur apprentissage de l’inhibition de la morsure même s’ils sont adoptés à l’âge de huit à dix semaines. Pour ce faire, l’instructeur humain doit se faire passer pour les compagnons de portée du chiot. Lorsqu’un chien mord fort, criez fort et éloignez-vous du chien pendant un moment. Ensuite, reprenez le jeu du chiot. Répétez la leçon chaque fois que le chien mord trop fort.

Le chien commencera à mieux gérer sa morsure après de nombreuses séances. Une fois que le chiot a appris à ne plus mordre du tout, vous pouvez répéter le dressage avec des morsures de plus en plus faibles. Si vous essayez d’arrêter le comportement de morsure d’un seul coup, vous allez frustrer l’instinct de morsure naturelle de votre chiot et l’apprentissage sera alors contre productif.

Vous pouvez orienter la morsure du chiot vers des objets à mâcher appropriés tout en atténuant la morsure.

Comprendre le langage corporel de son chien.

Les morsures de chiens adultes sont bien évidemment beaucoup plus graves que celles des chiots. Il faut donc comprendre le langage corporel de son chien afin de savoir si quelque chose le gêne au point de déclencher chez lui un réflexe issu de son instinct de survie : la morsure.

Pour des raisons de survie de l’individu et de la meute, une grande partie du langage corporel du loup est destinée à prévenir une altercation physique. Un adversaire doit être mis en garde par des grognements, des pattes raidies, des queues remuées, des coups d’œil, des regards furieux et des hanches levées.

La majorité des attaques humaines sont le résultat de notre incapacité à reconnaître ou à tenir compte des signaux d’avertissement équivalents du chien. Les enfants sont encore moins aptes que les adultes à tenir compte des avertissements du chien, ce qui explique pourquoi ils sont souvent victimes de morsures de chien. C’est pourquoi il est essentiel que les adultes surveillent toute interaction entre un chien et un jeune enfant, même si le chien est considéré comme digne de confiance.

Lorsqu’ils sont confrontés à une menace potentielle, les loups et les chiens peuvent soit s’échapper, soit rester sur place et engager le combat.

Chaque canidé choisit généralement un type de réponse plutôt qu’un autre. Même lorsqu’ils choisissent de rester debout et de se battre, la plupart des chiens préviennent leurs maîtres. Si ces avertissements sont négligés, l’animal va mordre régulièrement et on parle alors d’agression de dominance.

Un chien qui aime fuir peut tenter d’éviter la menace plutôt que de l’affronter, mais si la voie de fuite est bloquée ; par exemple, lorsqu’un chien est piégé ou attaché il est possible qu’il se mette à mordre. On parle alors de morsure de peur ou d’agressivité soumise.

Plus la socialisation d’un chiot est poussée avant l’âge de cinq mois, moins les choses qu’il considérera finalement comme effrayantes le seront, et moins il sera probable qu’il adopte de mauvais comportements une fois à l’âge adulte.

L’instinct du chien quand je rentre chez moi.

Tous les êtres vivants recherchent naturellement des récompenses à ses actions, c’est pareil pour votre chien.

Naturellement, les loups n’ont pas souvent l’occasion de sauter sur les gens. En revanche, ils se saluent face à face, se lèchent et se reniflent le visage. Nos chiens nous sautent dessus pour nous dire bonjour, dans le but de lécher notre visage si nous les laissons faire et d’attirer notre attention.

De même, ils nous sautent dessus parce que nous les prenons dans nos bras lorsqu’ils sont petits, leur apprenant ainsi qu’être debout est une position très agréable. En nous touchant simplement, ils ont le sentiment de recevoir une récompense lorsqu’ils sautent en l’air.

Chaque petite action que nous faisons pour les empêcher d’adopter ce comportement leur profite également.

Nous les observons : “chouette il me regarde”.

Nous les chassons : “chouette il joue avec moi”.

Le simple fait que nous ayons pu les toucher est une récompense ! Nous leur ordonnons de sortir donc nous avons communiqué avec eux ; c’est aussi une récompense !

Même le fait de repousser le chien avec sa jambe peut être considéré comme une invitation à jouer par un chien turbulent.

Il faudra donc anticiper et casser cette routine d’accueil qui peut être fatigante à long terme. Le chien apprendra rapidement qu’il est récompensé en courant vers nous et en s’asseyant plutôt qu’en nous sautant dessus si nous choisissons d’ignorer le comportement que nous ne voulons pas et de récompenser le comportement que nous voulons. Cela peut se faire en attendant ou en demandant au chien de s’asseoir après l’avoir ignoré, puis en nous tournant vers lui et en lui donnant une friandise, ainsi que la salutation et l’attention qu’il veut.

La poursuite d’une proie.

Sans un puissant instinct de chasseur, le loup ne pourrait pas vivre. Pour survivre, les membres de la meute doivent être capables de poursuivre, d’attraper et de tuer les proies qui s’échappent. Nos chiens ont toujours cet instinct très fort de capturer des proies.

Nous tirons souvent parti de ce comportement inné comme par exemple, la capacité du Border Collie à garder le troupeau qui est un type d’instinct de chasseur modifié qui est totalement inhibé et permet d’occulter phase de mise à mort.

De nombreuses races de terriers, de chiens courants et de chiens de sport ont été développées spécifiquement pour la chasse, la sécurité ou même le secteur militaire.

Aujourd’hui encore, nous continuons de manière inconsciente à encourager ce désir chez nos animaux de compagnie en jouant à la balle avec un frisbee, ou un bâton.

Il n’est donc pas surprenant que certains chiens aient tendance à poursuivre les chats, les coureurs, les cyclistes, les véhicules et autres objets en mouvement. Certains chiens ont une telle envie de ce comportement qu’il est difficile, voire impossible, de s’en débarrasser.

Toutefois, en s’engageant réellement dans un programme de dressage à long terme, nous pouvons apprendre à nos chiens à être attentifs et à nous répondre, même en présence d’une “proie” attrayante.

Gérer les aboiements de son chien.

L’aboiement est également un comportement normal.

Un chien qui aboie sans arrêt se sent souvent seul et s’ennuie. Il est séparé du reste de sa meute humaine et montre son désir instinctif de réintégrer la société. Amener le chien dans la maison et lui permettre de vivre avec le groupe est la réponse évidente.

Le dressage à la cage est un excellent moyen d’aider le chien à s’intégrer à la famille tout en évitant d’endommager les meubles anciens et les tapis orientaux d’une valeur inestimable. Le dressage à la cage consiste à apprendre au chien à dormir dans un chenil grillagé ou une petite cage type “cage d’avion”.

Les chiens sont des créatures sociales ; les isoler est une forme extrême de torture mentale pour eux ce qui les pousse à aboyer pour glaner de l’attention. Ne laissez jamais un chien isolé de sa meute.

Les pistes à suivre.

La majorité des actions canines sont liées d’une manière ou d’une autre à l’ensemble des impulsions héréditaires du loup. Et chaque comportement canin peut être amélioré avec une bonne gestion.

En France, les chiens qui creusent peuvent découvrir des truffes.

Les chiens qui grimpent et sautent les clôtures sont d’excellents candidats à l’entraînement à l’agilité.

Le chien qui s’élance perpétuellement tout en gardant le nez au sol peut être entraîné à la traque et à la recherche et au sauvetage.

Les chiens qui courent après les balles de golf peuvent les attraper. Leur potentiel n’est limité que par notre imagination!

Réfléchissez avant de crier la prochaine fois que votre chien fait quelque chose que vous n’aimez pas. C’est juste un chien, il n’est pas méchant.

Quel besoin primaire guide ses actions ? Comment peut-on améliorer son comportement en travaillant avec ses instincts plutôt que contre eux ?

Le temps qu’il faut pour le découvrir et l’utiliser dans son éducation est du temps bien employé. Vous aurez un chien plus heureux et votre vie n’en sera que facilitée.

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